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Il est 5 h du matin et nous sommes réveillés par toutes sortes de bruits étranges, tels ceux d’un caïman qui déjeune à moins de cinq mètres des tentes !

Après trois jours de transit, cinq avions, 20 heures de vol et 7 heures de route, nous voilà sur l’île du Bananal, en territoire indigène, dans la région du Tocantins. Il faut encore monter le matériel. Nous sommes partis avec trois cannes par pêcheur, sans compter deux autres pour la calée. En réalité, une canne de lancer aurait suffi, une seconde est conseillée en cas d’accident avec la première ; dans notre camp, dirigé par Jérôme Siffredi, il y a tout le nécessaire pour survivre sauf le matériel de pêche : des tentes avec lits de camps, douches et lavabos, toilettes style « feuillées », une table commune et une cuisine plus qu’ouverte avec vue sur le lac. Rustique mais sympathique et totalement dépaysant. Du point de vue logistique, il y a des kayaks pour les braves qui veulent dire bonjour aux piranhas et autres caïmans, et 4 barques pour ceux qui préfèrent ne pas les approcher de trop près.

Le groupe se compose de mon père et moi, un couple de photographes professionnels et deux autres pêcheurs, Benoît et Francis. Notre guide, Ramundo, est un gai luron toujours souriant. Après 2 ou 3 caïpirinhas, nous sommes déjà en train de préparer le plan d’attaque pour le lendemain.

Ramundo relâche ses premiers poissons

Sur l’eau, le spectacle est féérique ; le lac fume littéralement avec les variations de chaleur complètement dingues auxquelles nous avons droit. Arrivés au croisement de trois bras de rivière. Il ne faut pas se poser la question : « si j’étais un poisson je me mettrais où ? »… On a juste envie de lancer partout, sous cet arbre mort, derrière ces branchages, sous cette frondaison, etc, ça ne s’arrête jamais. En fin de journée, le bilan est positif mais pas hallucinant, avec une dizaine de peacocks et un aruana pour notre bateau, une petite cachorra, deux aruanas et 4 peacocks pour l’autre… Nous remarquons que les tucunarés sont sur des proies de petites tailles, entre 5 et 10 cm, et nos leurres de sub-surface ont été gagnants… Il semblerait que la pêche au leurre de surface ne soit pas toujours des plus productives ! Le second jour le confirmera. Toute la journée c’est un festival de touches et une cinquantaine de poissons au bateau, grâce non pas à un popper ou un stickbait mais à une cuiller Mepps Cyclops n° 3 coloris firetiger ou argenté. Les tucunarés oscillent entre 500 g et 4 kg avec une moyenne de 2 kg (il s’agit surtout du tucunaré azul, le peacock bleu, qui grossit moins que le le tucunaré açu) et les aruanas mesurent 70 cm…

Ramundo devient fou à force de les voir repartir parce qu’il les veut « para comer ». Nous instaurons un deal : tout ce qui saigne reste à bord et tout ce qui est capable de repartir va à l’eau. Ne vous inquiétez pas, Ramundo n’est pas mort de faim !

Le troisième jour, il est environ 16 h quand je lance ma cuiller sous un arbre et sens comme une tape légère. Je pratique un double ferrage et une bicuda se met à faire des soleils… Mais son cousin, le brochet irlandais, m’a déjà formé ! Je mouline tel un dératé avec mon Calcutta 300D pour reprendre contact ! Elle arrive sous le bateau, je mets la canne puis le bras dans l’eau… Elle part en direction le moteur, mais pourquoi s’inquiéter du moteur quand on voit qu’il y a également l’ancre ! « Ramundo, la ancra ! La ancra ! »… Lui et moi on se comprend, et tant bien que mal on arrive à surmonter tous ces obstacles. Le poisson arrive. Une grosse bicuda !

Et nous avons réussi à transmettre notre frisson à nos amis photographes, Laurence et Thierry qui étaient non loin de nous…

Arapaïmas, piraras et feux de brousse !

Nous sommes principalement venus pour l’arapaïma, véritable « fish symbol » de l’Amazonie. Nous pêchons tous les soirs à la calée et dans l’obscurité, sous le ciel étoilé, qu’on se rend compte des problèmes posés par les piranhas : un véritable fléau. Un jour, Benoît décide de partir avec nous ; un arapaïma se met à marsouiner autour de la barque. Sans faire de bruit, nous posons trois cannes et celle de Benoît part... Grosse bagarre. Surprise, ce n’est pas un arapaïma, mais un pirarara d’environ 25 kilos ! Pour ajouter encore plus d’émotion à cette journée, nous retrouvons le camp menacé par les feux de brousse… Mais Jérôme et l’équipe creusent des coupes feux et s’activent efficacement pour maîtriser la ligne de feu qui se trouve seulement à 50 m derrière un bosquet !

Le dernier jour est consacré à l’arapaïma… Un premier estimé à 50 kilos est aperçu et nous mettons les cannes en place. Soudain, un poisson de largement plus de 2 m arrive sur une de nos lignes... Touche ! Gros départ, l’adrénaline monte en flèche jusqu’au… décrochage ! Arghhhhh…. Mais nous reviendrons pour la revanche !

Tom Vanneste

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