Récit paru dans le Voyages de Pêche d'août-septembre 2015.

 

Retour à Madagascar avec l’équipe de Tropical Fishing avec entre autres objectifs découvrir le deep jigging.

 

23 avril 2015. Sous un ciel bleu et une chaleur moite, avec mon ami Wilfried nous posons le pied sur le tarmac du petit aéroport de Nosy Bé où Alain Soulet, de Tropical Fishing, nous accueille. Nous avons déjà bourlingué pour des voyages de pêche et c'est notre deuxième séjour ici. Le précédent a eu lieu pas plus tard qu'en février 2015 et nous nous sommes tellement éclatés que nous avons voulu revenir avec cette fois de nouveaux défis en tête...

L'archipel des Mitsio est situé à deux heures de navigation au nord de Nosy Bé. Sur le trajet, nous apercevons des chasses d’oiseaux et de bonites et un groupe de dauphins vient nous saluer ! Nous retrouvons avec plaisir le Mitsio Lodge et son équipe. Ludovic Kremer, notre skipper, prodigue des conseils pour bien aborder le séjour et nous explique que les petits coefficients de marée à venir seront l'occasion d'exploiter des spots sur le tombant au large. Puis nous préparons méticuleusement le matériel avec l'aide des marins. Le soir, apéro supervisé de main de maître par Thierry, le gérant du lodge, suivi d’un délicieux dîner et au lit !

Après une bonne nuit, nous voilà prêts et bien excités...

Et le ton est vite donné ! Ou plutôt, le "thon", car ce premier jour nous touchons cinq thons à dents de chien au jig. Si le premier est certes "petit", environ 10 kg, le second est d'un tout autre gabarit : après un combat très chaud (au point que j'ai dû aider Wilfried à pomper !), nous amenons au bateau un doggie estimé à 50 kg. Yes ! Un de nos rêves vient de se réaliser ! Le moment semble propice puisque peu après je pique un poisson encore plus gros que nous apercevons à une dizaine de mètres sous la surface… mais qui se décroche... Nous l'estimons à une soixantaine de kilos. En moins d'une heure nous attrapons deux autres doggies de 15 à 25 kg, puis la marée change et l'activité diminue. Mais dans l'après-midi, nous prenons des capitaines, des mérous et des vivaneaux. Toujours sympa cette diversité d'espèces ! Les requins sont aussi de la partie et viennent croquer un joli mérou d’environ 30 kilos dont nous ne ramènerons qu'une moitié.

Au jig jusqu’à 170 m…

Les jours qui suivent réserveront leurs lots de surprises. Que ce soit avec les carangues, les thazards, barracudas, voiliers, coryphènes, thons jaunes, mérous… Nous vivons d'excitantes émotions avec entre 25 et 40 prises par jour. Mais c'est en pêchant profond, voire très profond jusqu'à 170 m que nous découvrons les subtilités et les plaisirs du deep jigging, une technique totalement inhabituelle pour nous. Certes il faut composer avec les profondeurs, laisser filer les jigs et les ramener une fois les animations terminées : c'est la partie la moins "fun". Mais d'un autre côté, les courants assez faibles que nous rencontrons nous permettent de manœuvrer nos jigs courts ou longs suivant l'humeur des poissons par ces grands fonds et sans nécessairement avoir à remonter le leurre à chaque fois. Nous avons pu nous adapter et nous nous sommes bien amusés avec les sérioles, les vivaneaux et des mérous des profondeurs. Ludo, qui nous accompagne en pêchant de temps en temps pour nous stimuler, a également sorti un beau thon à dents de chien de pas loin de 40 kg !

Le dernier jour, en pêchant en revenant vers Nosy Bé, nous bagarrons durant deux heures un énorme poisson piqué dans plus de 100 m de fond à la bonite. Peut-être un très gros requin, ou bien un énorme mérou, on ne saura jamais car la ligne a cassé alors que le poisson n'était qu'à une trentaine de mètres du bateau... Une invitation à prendre notre revanche !

Peter Lipah

(Allemagne)