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Récit paru dans VDP d’avril-mai 2015

 

Les histoires relatées par des amis ayant pêché en janvier 2014 sur la côte Est de Madagascar nous hantaient. Tresses explosées, triples ouverts, carangues géantes…  Le temps s’est écoulé trop lentement avant le grand départ !

Enfin, nous sommes à l’aéroport de Beyrouth en ce premier jour de 2015. Roissy, Orly, St Denis de la Réunion, pour arriver 32 heures plus tard à Diego Suarez. Transfert sous une pluie battante mais dans la bonne humeur, les paris les plus fous quant à nos futures prises sont de rigueur. Philippe Maronne nous convie à un briefing pour 16 h, mon fils Nicolas (17 ans) qui en est à son quatrième séjour à Madagascar, et mes amis Nick et Roger, pêcheurs de thon en Méditerranée atteints de caranguite aiguë depuis l’année dernière. Quel plaisir de revoir Philippe, Nicolas et Bruno dans les nouveaux locaux d’Emeraude Fishing. Départ demain, départ à l’aube pour faire 60 milles vers le sud afin de rejoindre le catamaran, notre base de vie pour les 6 jours à venir.

Vu la réputation de la destination, nous avons emporté du costaud : cannes Carpenter et Race Point, moulinets Stella et Dogfight, tresses de 100 à 150 lb, bas de ligne de 200 et 300 lb. Triples, émerillons et anneaux brisés les plus solides du marché. Sortis de la baie de Diego, le bateau file sur une mer magnifique. Le moral des troupes est au zénith lorsque Philippe annonce que nous allons faire un essai. Au tout premier lancer, Roger voit son Cubera 125 happé par une GT qui fait longuement chanter son frein ! Estimée à 40 kg, elle repartira après les photos d’usage. 7 GTs et quelques autres poissons nous amènent à l’heure du déjeuner.

Après un café bienvenu, objectif jig. Philippe nous a parlé de thons à dent de chien spécialisés dans les casses et décrochages… Nous allons être servis. Dès la première dérive sur un tombant de 55 m le moulinet de Nicolas fume littéralement ! Il arrive à empêcher le monstre d’atteindre le fond au prix de beaucoup d’efforts et d’un peu de chance… Mais revenu à 30 m sous le bateau, le TDC repart chez lui avec le jig. Les prises s’enchaînent et la hargne de Nicolas finit par payer, un deuxième départ fulgurant, un combat titanesque et… Ce deuxième gros TDC ira rejoindre son congénère. Le bas de ligne 200 lb est effiloché comme un vulgaire fil de coton. Saint Pierre, pour le consoler, enverra à Nicolas un mérou de 20 kg. Bilan de cette première journée, 38 poissons, des suivis, des décrochées, des casses, que du bonheur. Nous montons sur le catamaran fatigués mais heureux. Julien, notre skipper, et Gérard, son marin, nous indiquent les chambres pendant que Philippe et son équipe ravitaillent le bateau, rincent nos cannes et vérifient leurres, montages et bas de lignes.

Furie au jig

Avec un moral d’acier la troupe part en pêche à l’aube. Après un trajet d’à peine 15 minutes, un doublé de GT au popper inaugure la journée, 20 kg pour Nick et 15 kg pour moi. Philippe veut profiter de la mer calme et met le cap sur un spot « très prometteur ».  Bien lui en a pris, car nous allons passer des heures de folie où, de dérive en dérive, l’océan Indien nous livrera le meilleur de ce que des pêcheurs peuvent espérer. Plusieurs doublés sur le même jig, 4 pêcheurs attelés en même temps, mérous de toutes les couleurs, jobs, carangues, carpes rouges, etc, auront posés avec nous avant de rejoindre les profondeurs. Les moments les plus intenses auront été trois départs monstrueux de TDC soldés par un hameçon 13/0 cassé en deux, un bas de ligne en 200 lb cassé, et un énorme doggie mangé par un gros requin ! 50 poissons plus tard, et après un déjeuner bien mérité, nous terminerons non loin du mouillage, où l’eau trouble encourage Nicolas à essayer un Plug Tropic. Au premier lancer je crois voir un aileron de requin l’attaquer… C’est la touche, violente et brutale. Mais quel joli combat que livra… cette belle GT de 40 kg ! 63 poissons pour cette journée.

La troisième journée démarre lentement jusqu'à 11h30 où deux gros barracudas ont la bonne idée d’attaquer simultanément les poppers de Nick et de Nicolas. Ils nous ont régalés de plusieurs sauts avant d’être gaffés à la mâchoire par Roberto et Jérôme. D’un commun accord, nous décidons de tenter un gros TDC au jig mais malgré nos efforts, pas de TDC mais une fin de la journée ponctuée par des GT de 15 à 25 kg au popper, dont un doublé. 40 poissons au compteur.

Beaucoup de vent pour cette quatrième journée. Départ sous une légère pluie. Nous attaquons au jig mais nos tentatives sont vaines, vent et courant nous font faire des dérives trop rapides. Il n’y a pas mieux qu’un bon café sous une pluie battante pour se remonter le moral. En fait si : Un skipper sachant s’adapter aux conditions difficiles et connaissant parfaitement sa zone. Revirement total au popper en début d’après-midi, 20 poissons dont une GT de 35 kg !

La journée magique

Belle météo pour cette avant dernière journée. Au premier lancer, touche violente sur mon popper Hammerhead. Une magnifique GT de 35 kg. Puis presque plus d’action notable jusqu'à l’heure de la pause-café. Décision est prise de prospecter au popper. Les hurlements de Nick nous annoncent du sérieux, son stickbait vient d’être englouti par une énorme vague… ! Il peine à s’exprimer, mélangeant l’anglais, l’arabe et le français ! Il termine un combat d’une rare violence beaucoup plus vite que prévu. Sur le triple arrière de son Nambas 220 g une petite GT de 20 kg et au milieu du leurre un triples Owner ST76 5/0 avec deux branches cassées…

On se replace et on relance. Trois touches simultanées ! Les pêcheurs peinent, le skipper fait de son mieux, les fils se croisent et se décroisent. Personne n’a remarqué la petite GT (30 kg) que Roger a sorti. Nicolas peine, il se donne à fond, enfin on la voit. C’est la gloire de mon fils. Estimée par Philippe à plus que 45 kg et par Nicolas soutenu par Roberto à 50 kg. Ce sera la plus grosse carangue du séjour. Cette journée magique nous aura comblés. Bilan : 32 gros poissons au popper.

La côte Est de Madagascar n’a pas livré tout son potentiel. Il faut rappeler que l’on y pêche que quatre mois l’an à cause des vents dominants. Cette fermeture naturelle est un don du ciel. L’organisation Emeraude Fishing a le mérite d’allier professionnalisme, sérieux et une excellente connaissance de la zone. Durant tout le séjour l’équipe aura été aux petits soins pour nous.

 

Wahib Nini

Beyrouth, Liban

                                    

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