Guinée-Bissau

Un séjour inoubliable aux Bijagos

Depuis plusieurs années, je rêve en dévorant les reportages de VDP traitant des Bijagos. C’est une destination tentante pour un néophyte de la pêche en mer : pas trop loin, une mer plutôt calme (ce qui limite les risques d’être malade en bateau) et belle densité de gros poissons.

Responsable d’une petite association de pêche via un comité d’entreprise, je propose normalement des voyages plutôt orientés brochet en Europe. Mais je souhaitais aussi depuis longtemps organiser un voyage avec les conjointes et compagnes… Pourquoi pas aux Bijagos ?

Recherche internet, consultation des amis connaissant la destination, demande de devis, contacts avec les prestataires… Finalement, c’est avec Kasa Afrikana que Mickael (mon remplaçant au club) et moi décidons de signer pour emmener un groupe de neuf pêcheurs et quatre accompagnantes (deux copines pêcheuses ne pourront pas venir à cause du covid…).

C’est donc début janvier 2022, après un vol avec correspondance à Lisbonne, que nous arrivons à l’aéroport de Bissau. Il fait beau et chaud (30°C) ; cela nous change de la grisaille et du froid parisien. Le réceptif nous attend et nous aide à passer les contrôles douaniers, puis nous traversons la capitale en minibus pour rejoindre le port. Un bateau de Kasa Afrikana nous y attend et nous transporte vers l’île de Bubaque. Toute l’équipe de Gilles, le boss, nous accueille sur la berge près de l’hôtel… Et quel hôtel ! Une jolie propriété arborée, des bâtiments bien répartis et d’un seul étage, une piscine avec un bar… un petit paradis ! Et que dire de la qualité de l’accueil, à la fois convivial, simple et agréable. Répartition des chambres qui sont plus qu’à la hauteur de nos espérances, climatisées, très spacieuses et hyper propres. Tournée apéritive offerte par le patron avec présentation des guides et du programme, suivie d’un excellent repas. Le départ à la pêche est prévu à 8h15, tous les matins.

Venus pratiquement les mains dans les poches

À part quelques leurres et jigs qui nous ont été conseillés, nous sommes venus les mains dans les poches. Les cannes et moulinets garnis de tresse de qualité nous sont fournis. Une canne jig, une de lancer et une plus lourde pour la calée par pêcheur.

C’est parti. Trois bateaux guidés avec deux ou trois pêcheurs à bord, plus le guide (comme l'excellent Djibril !). Nous commençons à cinq cent mètres du camp par pêcher au jig (light) et au leurre souple. Bingo, de magnifiques otolithes nous plient les cannes. Un poisson qui s’avèrera délicieux dans nos assiettes, préparé avec application, comme tous les autres, par l’équipe des cuisiniers. Puis départ plus au large pour pêcher des vifs à la mitraillette, des yaboïs, sorte de hareng, que nous remontons jusqu’à cinq ou six par coup de ligne. Et hop, dans le vivier du bateau dont il faudra changer l’eau tous les quarts d’heure pour les conserver en vie. Quelques minutes de navigation plus tard, nous suspendons nos vifs sur un bas de ligne équipé d’un plomb de 80 grammes. Et re- bingo, mais ce coup-ci avec de magnifique carangues pompano qui vont nous fatiguer les bras… Et des carpes rouges ou blanches, des mérous, un cobia de belle taille… Pour une première journée, nous n’en espérions pas tant…  Et la suite sera encore meilleure !

Pour des débutants en mer comme nous, les guides ont un programme sur la semaine qui permet de monter progressivement en puissance en adaptant la technique, le lieu et le poisson en fonction de nos capacités. Certains tenteront de faire monter au bateau pendant plus de quatre heures un requin qui finira par casser la ligne, d’autres se bagarreront pour ne pas laisser les carpes rouges couper leurs bas de ligne en les frottant sur les roches, d’autres encore pêcheront de magnifiques barracudas aux leurres (dont beaucoup finiront troués par les dents affûtées de ces monstres…).

Pendant six jours nous alternerons pêche au vif, au jig ou leurre souple et au popper. Il nous sera proposé d’aller pêcher sur une épave dite « les cheminées » (les mats de déchargement d’un cargo coulé). Deux heures de navigation pour atteindre le site mais - quel bonheur ! - des poissons tous plus gros les uns que les autres à chaque dérive. Nous achèverons la semaine dans une zone ou les très grosses carangues ont été prises au popper après un combat éreintant, le bouquet final de notre semaine de pêche. Nous n’avons pas eu - ou pris - le temps de tester le surf casting mais il est tout à fait possible de passer aussi une soirée sur une plage éclairée par la lune en disposant quelques cannes.

Une équipe au Top

Baby requins, otolithes, carpes, cobias, barracudas, carangues hippos et pompano, mérous, liches, dorades, et raie guitare ont fait notre quotidien et surtout la joie de tout le groupe qui a eu le plaisir de les pêcher mais aussi d’en déguster un certain nombre… Félicitations aux cuisiniers ! Pendant nos neufs jours de présence, nous n’avons pas eu deux fois le même plat, et toujours d’une grande finesse de préparation... Mention spéciale à Tchico, le barman, qui avec sa classe et sa fausse nonchalance nous a préparé des cocktails sublimes.

Pendant que nous pêchions, que faisaient nos compagnes ? Gilles nous avait garanti qu’elles ne s’ennuieraient pas et qu’il leur concoctait un programme de visites, balades et découvertes, comme la visite des écoles de Bubaque avec Tina, la femme de Gilles, pour distribuer aux enfants tout un tas de matériel scolaire et de peluches pour les plus petits que nous avions apportés dans nos bagages. Des sorties bateau accompagnées de guides de Kasa vers des plages paradisiaques avec déjeuner au bord de l’eau ou la visite d’une réserve d’hippopotames marins… L’une de ces sorties s’étant avérée un peu périlleuse : nos compagnes ont pataugé dans la vase jusqu’aux genoux pour rejoindre le bateau éloigné par la marée descendante ; Gilles, en grand seigneur, offrira la gratuité de l’excursion accompagné d’un cocktail au retour de ce périple !

Pour résumer, tout a été au top et nous n’avons rien trouvé à redire.

Merci à l’ensemble de l’équipe de Kasa Afrikana. C’est sûr et certain, nous reviendrons !

 

Laurent Dubois

91430 Igny